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Trouble dans le genre ; Le féminisme et la subversion de l’identité

Trouble dans le genre (titre original: Gender Trouble) est un essai philosophique de Judith Butler paru en 1990 aux États-Unis, et en 2005 en France.

Gender Trouble
Trouble dans le genre

Dans cet essai, Judith Butler explique qu’il y a une différence entre le genre et le sexe. Le sexe est la représentation biologique de l’humain, ce qu’on possède à la naissance. Le genre est ce que nous devenons selon nos actes répétés qui dépendent de nos normes sociales (parler au féminin/ masculin, sa façon de s’habiller, ... ), c’est ce qu’elle appelle la performativité du genre. Son essai est basé sur trois grandes parties:

Sujet de sexe/genre/désir

Dans cette première partie, Judith Butler met en place les bases de sa vision à travers les notions de sexe, de genre, de sexualité et de désir, en utilisant les travaux de Simone de Beauvoir et Luce Irigary. Elle explique en quoi il y a un trouble dans le genre.

Prohibition, psychanalyse et production de la matrice hétérosexuelle

Dans cette partie, elle utilise les travaux de Claude Lévi-Strauss, Joan Riviere et Sigmund Freud.

En utilisant le travail de Lévi-Strauss, elle suppose que l’inceste est une “fantaisie culturelle omniprésent” et que le fait que ce soit tabou génère ces désirs.

Ensuite avec Rivière, elle explique que l’imitation et la mascarade sont “l’essence” du genre.

Puis avec les textes de Freud, elle dit que « l'identification à un genre est une forme de mélancolie dans laquelle le sexe de l'objet prohibé est internalisé en tant que prohibition » et c’est comme ça que l’identification à la personne de même sexe dépend d’un investissement homosexuel envers le père.

Enfin Butler explique que pour elle pour qu’il y ait une stabilité d’une société hétérosexuelle, il faut que l’homosexualité existe, mais qu’elle soit interdit.

Pour résumer, elle insiste sur le côté productif du tabou de l’inceste et sur le fait qu’une loi régularise et approuve l’hétérosexualité mais qui rejette l’homosexualité.

"La philosophie et le féminisme ont bien étudié les associations culturelles entre l'esprit et le masculin, entre le corps et le féminin. Aussi, chaque fois que la distinction entre l'esprit et le corps est reproduite sans esprit critique, n'oublions jamais la hiérarchie de genre que cette distinction a traditionnellement servi à produire, à maintenir et à rationaliser." Judith Butler

Actes corporels subversifs

Pour cette partie, Butler critique la vision de certains philosophes comme:
Julia Kristeva et sa politique du corps
Foucault, Herculine et la politique de la discontinuité sexuelle
Monique Wittig: désintégration corporelle et sex fictif

Conclusion: de la politique à la parodie

Dans son essai, Judith Butler veut créer un féminisme politique où le pronom genré ne serait pas pensé comme représentant d’un sexe naturel, ou disparaitrait. Elle explique aussi que la différence sujet/objet, étant le concept principal de la lutte féministe la femme est un sujet pas un objet, est une division créé par l’État. Butler pense qu'une politique positive et transformative ne peut émerger qu'en déployant les jeux de l'identité et en montrant que toute tentative pour « devenir » le genre de quelqu'un est vouée à l'échec.

Cependant, une partie de sa théorie est critiquée par différents chercheurs comme des biologistes, des philosophes et des féministes. De plus, elle a un style d’écriture très lourd et compliqué à lire.